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Armello PC et Switch

par Trollinet

[spacer color=”264C84″ icon=”Select a Icon”]ArmelloTitre : Armello
Genre : Aventure, Indépendant, RPG, Stratégie
Français : textes
Développeur : League of Geeks
Éditeur : League of Geeks
Date de parution : 1 sept. 2015 et 27 septembre 2018 sur Switch[spacer color=”264C84″ icon=”Select a Icon”]

[alert color=”green”]Ajout de Grobiduch pour la version Switch fraichement sortie: Nous avons reçu la version Switch, et je peux vous dire qu’Armello n’a rien perdu au change. Les graphismes restent très agréables, je n’ai pas vu de perte, le gameplay à la manette totalement jouable, bref, j’ai été conquis par ce portage que je qualifie de réussi. Bien sûr j’ai une préférence au jeu mode TV, mais le fait de pouvoir emmener Armello de partout c’est le pied. Bravo ![/alert]

Armello

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Article par Trollinet :
Un très bon jeu de stratégie. Mais sous ses habillages enfantins, le monde d’Armello est un vrai nid de vipères. Amis des bonnes mœurs, passez votre chemin.

Dans la jungle, terrible jungle….

… le lion est (bientôt) mort, ce soir. Victime Sans titre 1d’une mystérieuse malédiction, son âme se corrompt et son corps s’affaiblit chaque jour un peu plus. Les médecins sont formels, il lui reste 9 jours, pas un de plus, pas un de moins.

Alertés par cette triste nouvelle, 4 espèces de charognards, dont la patience ne semble pas être la principale vertu (9 jours, quand même, çà pouvait pas attendre, non ?), vont alors se précipiter à travers tout le pays histoire d’aider ce brave lion à accélérer le mouvement. On repassera donc pour la moralité de l’histoire.

Armello est donc un jeu de stratégie, se déroulant dans la contrée éponyme, pays taillé à la serpe, de forme à peu près carré, découpé en hexagones, parsemé de collines, donjons, marais, forêts, prairies et colonies, dont le centre est occupé par le château servant de mouroir au roi.

Quatre « héros-qui-sont-quand-même-de-belles-ordures» vont surgir, chacun à un coin du pays, et vont alors vadrouiller, errant de quête en quête, prêts à s’affronter. Ces quêtes vont servir à se doper (équipement, stats, prestige) et vont accessoirement leur permettre de passer le temps en attendant que le roi veuille bien s’enfoncer un peu plus dans sa tombe. Non, ne cherchez pas la quête « trouvez la potion de guérison pour sauver le roi », on est là pour le voir passer l’arme à gauche, point. L’éducation civique a de beaux jours devant elle, dans ce pays, diantre.

T’as ton Thane !

Vous choisirez donc votre héros Sans titre 2parmi les 8 disponibles (2 loups, 2 rats, 2 ours et 2 lapins),
chacun se distinguant par ses caractéristiques et son pouvoir spécifique. De Thane le loup, spécialiste de la frappe imparable, à Zosha la ratte, reine de la furtivité, en passant par Sana l’Ourse, prêtresse douée pour lutter contre les corrompus, il y a de quoi varier les plaisirs et les stratégies. Un système de succès permet également d’affiner son personnage en l’équipant d’un anneau et d’un médaillon. Niveau graphisme, j’ai eu l’impression de retomber en plein « De capes et de crocs », l’excellente BD de capes et d’épées dont les héros sont également des animaux antrhromo…antrhorpopo…. antrothopo… bref, des animaux qui ont une apparence humaine.

Les héros sont définis par 4 caractéristiques, certains étant plus doués pour le combat, d’autres pour la magie, d’autres pour les cartes. Les pouvoirs varient les plaisirs, mais ne sont pas forcément déterminants dans la stratégie que vous allez suivre (à la différence d’un Civilization où les pouvoirs des nations induisent plus ou moins un type de victoire)

Cette feuille de héros rat is bonne !! (J’en veux parfois à mon cerveau de pondre des blagues aussi mauvaises)

Cette feuille de héros rat is bonne !!
(J’en veux parfois à mon cerveau de pondre des blagues aussi mauvaises)

 

It’s a smallworld, after all…

(Diantre, j’ai déjà utilisé ce titre, me semble-t-il…)

Armello est un pays tout petit rikiki, car le fameux château en question n’est qu’à 5 cases de chaque point d’apparition des héros (et on se déplace de 3 cases par tour), et c’est tant mieux ! Surpris par cette étroitesse lors de ma 1ère partie, on comprend mieux qu’en fait, elle induit une interaction constante et une vigilance permanente. Elle permet aussi de relativiser la mort de notre héros, puisqu’on réapparait à son point de spawn et que même si on est pénalisé par cette mort (perte de prestige, retour à son point de départ), on reste toujours à 2-3 tours du château central et la victoire est toujours possible. C’est donc plutôt bien dosé de ce côté-là.

Le jeu se découpe ainsi en alternant tours de jour et tours de nuit, pouvant donc habituellement aller jusqu’à 18 tours de jeu. C’est peu, et il va falloir être efficace. Chaque héros joue à son tour. Il se déplace généralement de 3 cases et ses possibilités sont assez nombreuses. Il faut donc bien réfléchir avant de s’aventurer sur Armello et ces 3 précieux points de mouvement vont devoir être dépensés avec parcimonie.

Il est ainsi possible de se diriger vers son point de quête, afin d’augmenter ses caractéristiques et, éventuellement, d’en retirer des équipements ou des compagnons. On peut également passer sur une colonie (un village) pour se l’approprier afin que celle-ci nous reverse de l’argent chaque tour. Oui, vous ne rêvez pas, c’est bel et bien une forme de racket. (Bravo ! Nous nous enfonçons encore un peu plus)

Le rat Mercurio s’apprête à quitter sa tanière, avec son BN à la main. Un rat-goutant, en somme.

Le rat Mercurio s’apprête à quitter sa tanière, avec son BN à la main.
Un rat-goutant, en somme.

Il est également possible de pénétrer sur un donjon afin d’effectuer une rencontre aléatoire, dont le résultat peut aller du « carrément bien » (un objet servant pour la victoire finale, de l’or, du mana) au « carrément-j-aurais-mieux-fait-de-rester-chez-moi » (réveiller une créature monstrueuse assez puissante).

Enfin, il est également possible d’attaquer un autre joueur afin de le déloger de sa case et/ou de le tuer. Cela le pénalisera bien évidemment, puisqu’il sera renvoyé à son point de spawn, mais cela permettra aussi à son assaillant, tenez-vous bien, d’en retirer du prestige ! (Là, je sombre…) Les quelques miettes de morale qu’il me restait viennent d’être balayées par les étranges habitudes de cette contrée qui consistent à vénérer les assassins. Jack l’éventreur serait une vraie star, à Armello.

Pendant la partie, le joueur peut également jouer Sans titre 4des cartes de sa main, qui offrent des tas d’effets variés. Certaine cartes ne m’ont pas paru très claires lors des premières parties, mais ce problème a vite été oublié après les avoir testées. Ces cartes représentent des équipements, des sorts ou des ruses, qui sont des actions à effets très variables.

Une fois que le joueur a fini son tour, c’est au joueur suivant, et on assiste donc, étape par étape, aux mouvements des 3 autres joueurs. Même si dans 90 % des cas, il est important de bien observer le tour de ses adversaires, on aurait pu apprécier dans le jeu solo une fonction pour, parfois, passer les tours de l’IA en accéléré.

Quand les 4 joueurs ont fini, le tour s’achève, la nuit tombe, le roi se corrompt un peu plus, et de gigantesques oiseaux noirs, les fléaux, apparaissent, semant la terreur sur Armello. Les 4 joueurs jouent cette fois leur tour de nuit puis le soleil se lève et le roi se meurt un peu plus (il perd 1 point de vie. Décidément, il prend cher, ce roi). Il active ensuite ses 4 puissants gardes du palais qui, eux aussi, se déplacent dans le pays, attaquent les fléaux, mais aussi les joueurs dont la tête a été mise à prix.
Chaque héros dispose d’une caractéristique Prestige qui fluctue avec le temps. Elle monte quand on effectue une quête ou quand on tue un adversaire, ou bien quand on vole le sac d’une petite vieille ou qu’on écorche des enfants vivants (Ha, on me signale dans l’oreillette que ces dernières options seraient des inventions de ma part. Notez que vu la teneur générale du jeu, çà ne m’aurait même pas étonné…), mais elle diminue quand on meurt ou quand on attaque un garde royal planté pile poil sur la case où l’on souhaitait aller. Outre le fait que ce prestige peut entrer en compte pour la victoire, il joue également un rôle chaque matin, quand le roi propose au joueur le plus prestigieux le choix entre 2 textes de loi qui auront un effet important sur le tour à venir. Avoir un prestige élevé est donc un atout non négligeable.

6

Le rat qui murmure à l’oreille du roi.

Les cartes ruses et certaines actions du roi permettent de poser sur certaines cases des marqueurs de pièges, nommés des périls. Quand on pénètre sur ces cases, il faut les vaincre par une succession de dés, ceux-ci se basant sur des caractéristiques autres que celles du combat. Une bonne trouvaille, qui oblige le joueur à diversifier les aptitudes de son héros.

C’est quand qu’on peut taper ?

Un système comme je les aime : Du hasard mais pas que ! Chaque joueur a un score de combat et quand il affronte un adversaire, chacun lance autant de dés que sa carac. Les résultats peuvent, en gros, soit infliger des dégâts, soit offrir des boucliers pour se protéger des dégâts. La nuance, c’est qu’avant de lancer ses dés, on peut sacrifier quelques-unes de ses cartes pour transformer certains de ses dés sans les lancer. De même, les équipements précédemment achetés peuvent accorder divers bonus. On a là un système plaisant et assez intuitif (bien que pour chipoter, j’avoue qu’à mon grand âge, il y a 2 faces du dé que j’ai un peu du mal à distinguer parfois…). Avec l’expérience, on prendra même garde à bien doser les cartes qu’on transforme pour s’ajuster au résultat qu’on cherche.

En garde !
Hop hop hop, v’là que j’tembrouille !
Et bim dans les gencives !

Bonjour, votre âme m’intéresse. Signez là, en bas. Avec votre sang, de préférence.

La corruption qui frappe le roi est un mal plus global dont chaque joueur peut-être affecté. On a là une espèce de système de côté obscur, avec un effet assez pervers : Tant qu’on a zéro point de corruption, on est tranquille. Mais à partir du moment où on commence à avoir le moindre point (par des cartes, ou bien en combattant les fléaux), ça se complique : Quand 2 adversaires corrompus s’affrontent, le plus corrompu des 2 gagne un bonus ! (ça y est, vous cherchiez le fond, on vient de le toucher !) Donc, en gros, si vous commencez à sombrer dans la corruption, autant le faire pour de bon, sans quoi vous donnerez des avantages conséquents à vos adversaires.

Le problème de cette corruption est qu’elle peut autant découler d’un choix que parfois être imposée : si un fléau vous agresse, vous défendre et le tuer noircira votre âme à jamais. Sachant qu’une fois corrompu, on perd en plus des points de vie chaque matin, on rage parfois de s’être fait embrigadé là-dedans juste parce qu’on était au mauvais endroit au mauvais moment. Un peu comme si Luke Skywalker jouait à pile ou face avec son père : « Pile, je reste un jedi. Face, je bascule du côté obscur ». Mouaif… Ce qui parfois peut être un dilemme et un choix stratégique intéressant s’avère malheureusement parfois aussi un diktat du destin quand on le subit malgré soi.

Dilemme pour notre rat Mercurio : Attaquer ou non ce fléau venu se poser pile sur la case qui l’intéresse ? Danger, car notre rat des champs pourrait alors devenir un rat devil.

Dilemme pour notre rat Mercurio : Attaquer ou non ce fléau venu se poser pile sur la case qui l’intéresse ? Danger, car notre rat des champs pourrait alors devenir un rat devil.

Et on gagne comment ?

1ère possibilité : Tuer le roi. (On n’est plus à ça près, nan ?) Bref, une victoire pour se la jouer Jaime Lannister, notre modèle de bonne conduite à tous, évidemment. Là où le jeu est subtil, c’est que le roi est fort, très fort, même, mais il s’affaiblit chaque jour. Débutant avec 9 points de vie (contre 3-4 pour les joueurs) et d’un sacré paquet de dés de combat, il est quasi-inattaquable au début. MAIS il en perd un par jour et si vous attendez donc le dernier jour, vous n’aurez qu’un seul point de vie à lui ôter. Malin, oui, mais les autres joueurs le savent aussi bien que vous et c’est à celui qui frappera le premier. Problème supplémentaire, pour tuer le roi, il va d’abord falloir pénétrer dans le château en sortant vainqueur contre un péril assez costaud, et cette étape sera souvent plus compliquée que l’affrontement avec le roi (car elle nécessitera de ne pas avoir négligé ses autres caractéristiques). Je pense que le jardinier du roi doit être un ancien bi-classé ranger-voleur lvl 20 quand on voit la complexité pour arriver à poser un orteil dans ces maudits jardins.

Ambre tente le tout pour le tout : Attaquer le roi ! Un combat épique digne d’un tableau ! D’ailleurs, Ambre l’a peint. (Désolé. Vraiment.)

Ambre tente le tout pour le tout : Attaquer le roi !
Un combat épique digne d’un tableau ! D’ailleurs, Ambre l’a peint.
(Désolé. Vraiment.)

2ème possibilité : Attendre que le roi meurt de sa belle mort, le 9ème jour, et être, à ce moment-là, le plus prestigieux. La victoire qui semble la plus accessible au premier coup d’œil, mais comme elle l’est pour tout le monde, on retombe sur ses pattes. Cette victoire s’enclenche aussi automatiquement si un autre héros meurt en tuant le roi en combat. Idée bien trouvée, car elle oblige à réfléchir avant de tenter une attaque suicide contre le souverain.

3ème possibilité : Récolter 4 pierres d’esprit à travers tout le pays : Elles apparaissent aléatoirement de façon régulière sur la map, et on peut en gagner lors des quêtes ou des explorations aléatoires de donjon. Une fois les 4 pierres récoltées, il ne reste plus qu’à pénétrer dans les jardins du roi, en survivant là aussi au péril qu’ils recèlent.

4ème possibilité : La victoire de la corruption. Là, j’avoue que je ne comprends pas trop l’intérêt de cette victoire. Il s’agit là aussi de tuer le roi, mais en ayant plus de corruption que lui. C’est donc une version plus compliquée de la 1ère possibilité, puisqu’en plus de se préparer pour le combat, il va aussi falloir développer son dark side. Bref, à part pour la frime, je ne comprends pas trop l’intérêt de se lancer dans cette victoire en termes d’équilibrage avec les trois autres.

Conclusion bio, garantie sans mauvaise blague (à tabac)

Ce jeu est vraiment une petite merveille qu’il faut prendre le temps d’apprivoiser, et on rêverait presque à une adaptation plateau. Il ne faut pas craindre une certaine part d’aléatoire (explorer 3 donjons et trouver 3 fléaux, çà calme bien en début de partie), mais elle n’enlève rien au fun que l’on ressent en jouant, le tout dans une ambiance assez poétique. Les différentes voies de victoire ne semblent pas forcément équilibrées et l’on aurait envie de partir directement vers la victoire de prestige, celle qui semble la plus accessible, mais c’est une erreur. Si vous ne surveillez pas vos adversaires, tout pourrait s’effondrer au dernier jour si l’un d’eux pénètre dans le château et tue le roi.

En termes d’accessibilité, l’excellent prologue12 scénarisé vous permettra de vous initier en douceur. Pas d’inquiétude si vous avez l’impression d’errer au hasard à vos débuts, le jeu est finalement bien plus simple à prendre en main qu’il n’en a l’air et 2-3 parties suffisent pour appréhender les différents concepts de base et la plupart des cartes. Rajoutez encore 4-5 parties pour avoir une vision encore plus globale et percevoir des tas de subtilités et vous serez prêts à vous jeter dans le grand bain du multi.

Niveau stratégie, on est sur un format où la façon de faire évoluer son héros dans la partie est essentielle, mais pas totalement déterminante pour la victoire. C’est un peu différent de ce qu’on peut voir dans des jeux plus « lourds » et plus longs, comme Civilization, où le joueur le mieux développé écrase généralement la concurrence. Ici, un joueur qui joue bien et qui progresse tout le long de la partie a toujours plus de chances de gagner qu’un autre joueur qui rate tout ce qu’il fait (ben oui, quand même), mais cet avantage n’est pas non plus ultime, car le joueur moins fort pourra toujours tenter quelques coups malins et chanceux pour essayer de retourner la situation.

Graphiquement, on nage en pleine13 bande dessinée, et j’adhère complètement au style, tout comme à celui des cartes qui sont animées. Les personnages sont mignons tout plein et sembleraient plutôt tailler pour partir faire un bout d’aventure ensemble plutôt que s’affronter les uns les autres. Quant au roi, on souffrirait presque avec lui, malgré sa folie, chaque fois que la corruption le gangrène un peu plus.

Une partie en solo dure environ 45 minutes. L’IA a un niveau correct et le challenge est là. Ses choix sont généralement cohérents et logiques. Et comme souvent, c’est en multi que le défi se corse. Il faudra compter plutôt 1 H 30. J’ai juste un peu regretté, mais de façon assez anecdotique, de ne pouvoir pour l’instant communiquer que par une simple liste de mots prédéfinis, sans pouvoir s’exprimer librement.
Bref, je crois que je commence à en avoir marre de ne faire que des critiques positives, il serait temps que je teste enfin un jeu qui ne me plait pas, cela me permettrait de me lâcher un peu.

Armello – 2015 – League of Geeks (dispo chez: GOG.com)

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