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FIJ 2024, le festival a-t-il réussi à « Casser les codes » comme annoncé ?

par Dupond

Cette année encore, l’équipe de Gameovert.net avait coché la case Festival International des Jeux de Cannes 2024 sur son agenda ; et c’est tout naturellement que fin février a rimé avec séjour ludique.

Pour les organisateurs du FIJ 2024, cette année est celle où l’on casse les codes, nous verrons si cette mission a été réussie par les membres du festival.

Nous avons donc pris nos quartiers dans la ville du festival du cinéma, du mercredi au dimanche, afin de découvrir et vous faire découvrir les nouveautés ludiques de 2024 mais aussi de rencontrer des personnalités du monde du jeu. Cette année l’équipe sera composée de Yue, Tournesol, Akashar, DuponT et votre serviteur DuponD.

Le mercredi rime depuis quelques années avec voyage en train et avec Tournesol, nous sommes partis tôt de Lyon pour rejoindre la « perle des palaces ». 4h30 de train, ça laisse un certain temps pour discuter de l’organisation, du programme mais aussi et surtout pour jouer ! Nous nous mettons donc dans l’ambiance avec un petit tournoi de Mindbug improvisé. Nous en profitons aussi pour faire un point sur nos attentes de ce cru 2024.

Et force est de constater que cette année, nous n’étions pas extatique sur beaucoup de jeux. Certes la sélection des As d’Or nous intriguait, mais à côté nous sommes partis pour Cannes avec l’intention de se faire surprendre, de faire de belles découvertes. De mon côté, la principale attente était vis-à-vis de l’organisation globale du festival. Nous sortions de 2 années compliquées en termes de gestion de visiteur avec des blocages entre les 2 étages principaux du festival, des propositions de repas insuffisantes, une presque inaccessibilité de certaines tables, des files d’attente à rallonge pour entrer… On ne va d’ailleurs pas plus attendre, ce festival a été du point de vue organisationnelle une franche réussite, et sans une averse le samedi après-midi qui a provoqué un afflux important de personne et un léger blocage de 20min, tout s’est très bien déroulé. L’organisation avait fait plusieurs choix audacieux :

D’abord, le festival est devenu payant pour tous, avec des offres de pass différentes, des entrées à la journée ou à la demi-journée afin de contrôler au mieux le nombre de visiteurs sur le festival. Nous avions de notre côté opté pour le pass privilège qui permettait une entrée au festival dés le jeudi après-midi 14h, ainsi qu’une entrée les autres jours à partir de 9h et un nombre d’aller-retour à volonté hors festival. Comme nous n’avons pas pu avoir d’accréditations cette année, nous n’avons pas pu profiter de la matinée du jeudi, tout comme certains ludicaires ou représentant du monde du jeu. Ce dernier point a d’ailleurs été déploré par les stands ainsi que les autres personnes présentes car le festival était quasiment vide toute la matinée de jeudi.

Ensuite, il y a eu une réorganisation des éditeurs dans les étages. Fini l’étage 0 réservé aux famille et enfant. Cette année, Asmodée et ses filiales ont pris leurs quartiers sur tout cet étage, qui accueillait au passage encore quelque jeux famille/enfant. Ces derniers ont également été délocalisé à l’étage -1. Cela a entrainé une mixité au sein des 2 étages et une meilleure circulation entre les étages mais aussi dans chacun de ceux-ci. L’étage 1 de son côté était consacré aux jeux de rôle, jeux de figurines avec quelques tables pour tester les jeux nominés aux As d’Or.

Dernier point, le développement de l’extérieur avec une scène installée pour des concerts ou des démonstrations de danses ; un skate-park ; un écran géant pour suivre la cérémonie de remise des As d’or ; des tentes pour les tournois (notamment la finale du championnat de France d’Ark Nova) ainsi qu’une augmentation du nombre de food truck avec plus de choix (végétarien, hot-dog, raclette, ramens, burgers, sandwichs, crêpes…).

Tout cela a contribué à mon sens à une franche amélioration du ressenti au sein du festival. Plus de fluidité, des entrées distinctes mais pas débordées, une circulation plus facile… C’est donc un presque sans faute cette année pour l’organisation du festival, bravo !

 

 

Mais assez parlé d’organisation, si vous lisez cet article, c’est avant tout pour découvrir de nouveaux jeux et en apprendre plus sur le monde ludique.

Notre aventure s’est donc poursuivie après avoir récupérer notre pied-à-terre. Et quand toute la bande s’est retrouvée au grand complet, nous avons marqué le début du festival par la traditionnelle soirée au Hive Bar. Pendant un excellent repas et des cocktails qui déchirent, nous nous sommes laissées aller à quelques parties de King of Tokyo de chez Iello. Dans King Of Tokyo, vous incarnez un monstre qui veut prendre le contrôle de Tokyo, tout en écartant ses rivaux. Celui qui se trouve sur Tokyo peut attaquer tout ses adversaires d’un seul coup, gagner des points de victoires mais ne peut pas se soigner.  Les autres vont chercher à leurs tours de faire des dégâts au monstre présent dans la ville afin de le faire partir et prendre sa place. Jeu très chouette et dynamique sorti déjà il y a 10 ans mais qui est toujours aussi efficace. En fin de repas, nous avons décidé de faire une partie d’Oriflamme de Studio H, As d’Or jeu de l’année en 2019.

Dans ce jeu de bluff, chaque joueur possède les mêmes 10 cartes et va en retirer 3 aléatoirement et face cachée. A son tour, il va poser une de ses cartes face cachée, avant ou après une carte déjà présente. Quand chacun a placé sa carte, on fait un tour de révélation où chaque participant à 2 choix : soit révéler sa carte et jouer son effet, soit mettre de l’argent dessus et récupérer le pécule ainsi stocké quand on retournera la carte, au risque de tout perdre si un autre joueur l’élimine. Le jeu se déroule en 6 manches et le vainqueur est celui qui à la plus d’argent en fin de partie. Et après une magnifique remontée, c’est l’ami Yue qui nous a tous plumé !

 

 

La soirée était déjà avancée mais en rentrant nous nous sommes laissés aller à l’appartement pour une partie de Earth, de chez Lucky Duck Games. Il nous avait été présenté l’année dernière sur le stand professionnel mais nous n’avions pas pu le tester. Du coup, Akashar l’avait acheté et nous avions enfin pu l’essayer tous ensemble. Et nous comprenons le buzz qu’il avait reçu lors du festival 2023 et dans les suites de sa sortie.

Earth est un jeu de combos et de collections de cartes afin de marquer le plus de points en fin de partie. Dans ce jeu, nous allons devoir développer tout un écosystème et le maximiser sur une surface de 4×4 cartes. Le placement est important car il déterminera la réussite ou non de certains objectifs. Là où le jeu se démarque, c’est sur sa fluidité pour un jeu expert. En effet, chaque tour, le 1er joueur va choisir une action qu’il va effectuer. En parallèle, les autres joueurs vont pouvoir bénéficier de la même action mais avec des effets moindres. Au début, chacun joue de son côté, à regarder son propre plateau, mais assez vite, nous allons regarder ce que les autres font pour ne pas les avantager sur nos actions. C’est malin, fluide et addictif. Un vrai bon jeu qui a clôturé à merveille ce 1er jour sur Cannes.

 

 

Après une bonne nuit de sommeil (la seule finalement du festival !), nous prévoyons notre passage du jeudi après-midi. Entre temps, petit combat en 1vs1vs1 sur Arackhan Wars avec decks construits histoire de passer le temps. Nous arrivons vers 12h30 au portique d’entrée histoire de s’assurer une bonne place sur les tables, et nous avons bien fait car nous étions dans les 10 premiers. Comme vu précédemment, la fluidité est de mise et nous rentrons vite au sein du festival.

Nous sautons directement pour tester FarAway de Catch Up Games, jeu nominé aux As d’Or catégorie jeux initiés. FarAway semble somme toute classique. Il faut poser à son tour une carte parmi les 3 que nous avons en main, et ce pendant 8 tours. Mais la grosse différence vient de la manière de marquer les points et les bonus. En effet, chaque carte à déjà un numéro qui lui est attribué. SI nous mettons à la suite d’une carte déjà posée une autre carte dont le numéro est supérieur, alors nous avons le droit à un bonus. Mais là où le jeu est encore plus intéressant, c’est qu’à la fin des 8 tours, nous retournons les cartes et les dévoilons dans le sens inverse de pose (la 8ème en première puis la 7ème…). Il faut donc prévoir en avance ce que nous allons jouer et dans quel ordre pour pouvoir réaliser les objectifs demandés. Cela semble assez simple de prime abord, mais c’est beaucoup plus casse-tête qu’on pourrait le croire. Une bien belle découverte qui je pense pourrait s’inscrire dans la durée des jeux initiés à l’instar d’un Azul avec les jeux tout public.

 

 

Ensuite le groupe éclatera quelque peu, chacun ayant des choses particulières à voir ou à faire (jeu de rôle, tour complet pour repérer les futures pépites…). De mon côté, j’ai décidé d’entrainer DuponT du côté de Monolith pour tester un jeu que j’ai reçu il y a peu d’une campagne kickstarter, Mythic Battles Ragnarok.

Dans ce jeu d’opposition, nous allons créer notre armée, regroupée autour d’un Dieu de la mythologie nordique. Pour cela nous aurons 18 points à repartir dans notre armada, sous la forme d’un draft. Il faut impérativement prendre un seul Dieu (valeur 6 points) et pour le reste, nous avons le choix entre les monstres tels que Fenrir, Jormungand ; les héros comme Ragnar, Lagertha, Harald, Sigmund… ; ou encore des troupes. Chaque unité comportera son lot de cartes personnelles et carte Art de la Guerre (cartes joker) qui permettra des actions supplémentaires. Le but du jeu : faire assimiler à notre Dieu la puissance de 4 runes sacrées où tuer le Dieu adverse. Pour effectuer une action, il faudra pouvoir jouer une carte de l’unité visée (troupe, dieu, héros, monstre). Du coup il y a aussi tout une dimension de gestion de deck de cartes assez sympa. Le jeu comporte de son côté plusieurs scénarios pour faire une « mini campagne ». Il y a aussi plusieurs plateaux de jeu avec sur chacun différents terrains qui pourront influencer les unités. Et que dire des figurines qui sont de très grande qualité ! On a pris beaucoup de plaisir à jouer et nul doute que Mythic Battle Ragnarok ressortira à la maison pour des duels épiques !

 

 

Nous arrivons ensuite à nous retrouver et l’heure de la fermeture arrivant à grands pas, nous décidons d’aller tous ensemble tester « Sur les traces de Darwin » de Sorry We are French ; jeu nominé aux As d’Or catégorie jeu de l’année tout public. Ce fût la très belle découverte du festival ! Dans ce jeu, vous incarnez un naturaliste à bord du Beagle (bateau sur lequel Charles Darwin voyagea) qui va devoir répertorier un maximum d’espèces dans des lieux différents. Pour ce faire, chaque joueur va, à tour de rôle, prendre une tuile du plateau puis avancé le navire d’autant de case que la position de la carte dans la colonne (exemple, si je prends la première carte de la colonne, la plus près du bateau, j’avancerais ce dernier d’une case). Et ainsi de suite. Si vous complétez une ligne ou une colonne, vous pourrez faire une publication (qui rapporte 5 points chacune en fin de partie). Vous pourrez également superposées des tuiles pour « élaborer des théories », c’est-à-dire, récupérer une tuile objectif qui vous rapportera des points de victoires en fin de partie. C’est rapide, nerveux, d’une efficacité folle. Bon pour toute la famille Simple mais pas simpliste, ce fût un vrai plaisir à tester. Un grand merci d’ailleurs à l’animatrice qui nous a présenté le jeu et les règles et qui a mis une très bonne ambiance autour de la table en « empilant les scientifiques ! »

 

 

Et c’est sur cette note très positive que notre après midi du jeudi s’est conclue. Cette année, pas de cérémonie des As d’Or de notre côté, si ce n’est en retransmission sur Facebook. Pour continuer dans la thématique de casser les codes, le comité du festival avait décidé de confier les rennes de la présentation de la cérémonie par Daniel Morin (humoriste sur France Inter) au lieu des québécois de « Es-tu game ? » Tache difficile s’il en est car ce ne fût pas vraiment une réussite. L’humour répétitif et parfois à côté n’a pas permis de dynamiser une cérémonie qui s’est éternisée encore et encore. Seul le sketch des anciens présentateurs québécois sur le thème de l’IA a été apprécié. Niveau palmarès, du bon et du moins bon dirons-nous.

-Chez les enfants, c’est Mon Puzzle Aventure de Gameflow qui a été récompensé. Ce jeu est la suite de la série de livre dont vous êtes le héros version enfant Ma première Aventure, qui permet aux enfants de progresser dans une historie en suivant ses propres choix, avec des fins alternatives. Ici il va falloir d’abord construire un puzzle avec les pièces, puis les retirer une à une pour faire progresser l’histoire. Une belle récompense pour une belle innovation. Il faisait face dans la sélection à Super Miaou de chez Loki et Morris le Dodo de chez Blue Orange.

-Chez les initiés, c’est FarAway qui l’emporte. Victoire logique de notre côté pour un jeu plus retord qu’il n’y parait. Il faisait face à Eila et l’Eclat de la Montagne de chez Iello, et Cat in The box de chez Matagot.

-Côté expert, c’est La Famiglia de chez Super Meeple qui remporte le trophée. Dans ce jeu à 4 joueurs fixes, 2 équipes de 2 joueurs représentes des familles siciliennes qui cherchent à imposer leur domination sur l’île aux autres. Combat, planification et pose d’ouvriers sont au cœur de ce très sympathique jeu. Il faisait face à Darwin’s Journey de chez ThunderGryph Games ; et Le Château Blanc de chez Iello. Spoiler alert, nous n’arriverons à tester aucun de ces 3 jeux durant le festival, les tables étant constamment prises d’assaut.

-Et enfin, l’As d’or jeu de l’année tout public a été attribué à Trio de Cocktail Games (au grand dam de Tournesol d’ailleurs). Dans ce jeu, il va falloir effectuer des Trios comme son nom l’indique, en révélant des cartes dans la main de son adversaire ou sur la table. Il s’agit d’un jeu de déduction et de mémoire qui aura énormément plu au grand public cette année. Il récompense aussi Cocktail Games, après 9 nominations infructueuses. On regrettera au passage que l’auteur du jeu ai monopolisé les remerciements (somme toute légitime) après l’annonce du prix et que Matthieu d’Epenoux (Patron de Cocktail Games) n’ai pu parler après cette consécration tant attendue. Il faisait face à « Sur les traces de Darwin » (notre chouchou) et Perfect Words de Tiki Editions.

 

 

Nous finirons la soirée à jouer au jeu à rôle caché « Secret H*tler », un jeu dans lequel des joueurs incarnent des libéraux et d’autre des fascistes. Le but étant de promouvoir des lois d’un bord ou de l’autre. Pour ce faire, un président est désigné et ce dernier va désigner son chancelier. Ce choix va être soumis aux votes de autres joueurs. S’il est approuvé, alors le président prendra les 3 premières lois de la pioche, en sélectionnera 2 et le chancelier devra obligatoirement promouvoir un des 2 lois. Si par contre le choix pour le chancelier est récusé par vote, alors un curseur monte, on soumet au vote un autre chancelier et dans le cas où le choix est refusé 4 fois de suite, on retourne la première loi de la pioche et on l’adopte sans vote. Les libéraux gagnent si 5 lois libérales sont votées, les fascistes eux gagnent si 6 lois fascistes sont adoptées ou si H*tler est élu chancelier. Un jeu auquel il faut bien évidemment jouer au 8ème degré mais qui nous aura occasionné quelques fous rires, avant d’attaquer une journée du vendredi qui s’annonce grandiose !

 

 

C’est donc avec envie et détermination que nous attaquons ce 3ème jour au festival, une journée qui sera dense ! Malgré une arrivée 45min avant l’ouverture des portes, nous ne parviendrons pas à tester le jeu que nous aurions voulu. A la place, nous nous rabattons sur une partie de Looot de chez Gigamic. Dans ce jeu, nous incarnons des vikings qui vont devoir piller la terre sur laquelle ils ont accosté. Pour cela, à chaque tour, nous posons un viking sur une tuile vide et adjacente à un autre viking, afin de récupérer des ressources (mouton, bois, maison, hache) que nous mettrons sur notre plateau individuel. Le but ? Remplir les objectifs octroyés par nos bâtiments de départ que nous devrons construire avec des ressources spécifiques placées autour de ces derniers. De plus, à la fin de chaque tour, nous avons le choix de récupérer des objectifs secondaires mais attention, chaque objectif non réalisé vous retirera 5 points de victoire en fin de partie. Chaque joueur possède également 3 bonus qu’il pourra utiliser une seule fois au cours de la partie (placer un viking supplémentaire, placer un viking sur une case déjà occupée ou ramassez le double de ressources prévu pour ce tour). Une belle découverte avec une direction artistique vraiment sympa signé Naïade (Namiji, Tokaïdo, Similo, Sobek 2 joueurs…). Alors que nos collègues décident de vadrouiller dans le festival, Tournesol m’entraine vers une partie de Dracula vs Van Helsing de chez Mandoo Games qu’il avait repéré. Il vous en dévoilera d’ailleurs les contours dans son retour du festival qui arrivera bientôt !

 

 

Il est déjà 11h et le moment fort de notre festival allait commencer avec la rencontre avec Olivier SanFilippo, auteur, illustrateur, cartographe entre autres ; et créateur du jeu de rôle l’Empire des Cerisiers de chez Arkhane Asylum, dont l’ami Yue vous parlera un de ces jours. Nous avons pu profiter d’un entretien de 2h que nous avons hâte de vous partager et qui a été un vrai régal. Outre la gentillesse de la personne, nous en avons appris plus sur sa créativité, sa vision de son travail, le monde de l’édition, ses inspirations… Un grand merci encore à lui pour sa disponibilité et son humanité !

 

 

C’est sur cette belle image de l’équipe autour d’Olivier SanFilippo que je conclues cette première partie de notre retour du festival internationale des jeux de Cannes. A très vite pour la suite.

 

DuponD

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